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17 avril 2007

medit du mardi ...

En union avec Marg, Armelle et Laure, nous vous proposons la méditation de ce mardi :

Quel sens donnons-nous au mot miracle aujourd'hui, et  qu'est-ce qu' un miracle?

resurrection_Lazare_jouvenet

- Jouvenet- Résurrection de Lazare-

Monseigneur Perrier nous invite à réfléchir au sens réel que donne l'Eglise à ce mot et à l'attitude réservée et délicate qu'elle attribue aux faits miraculeux.


Paru dans la Semaine Religieuse d’Angers n°38 du 5 novembre 2006 p.586 :

« Les aveugles voient, les boiteux marchent... »
Les médias ont récemment fait un large écho aux recherches que nous menons à Lourdes, depuis
longtemps, à propos des « miracles ». De quoi s'agit-il ?
Il y a « miracle » et « miracle ».
Jésus accomplit des miracles, même s'il essaie de ne pas être enfermé dans le rôle de « faiseur de
miracles » : au désert, il repousse les sollicitations du démon en ce sens ; d'autres fois, il se montre réticent
ou tâche, vainement, d'imposer silence aux bénéficiaires. Ces guérisons sont liées à la foi et s'accomplissent
dans un contexte de prière. A la suite de Jésus, par les mains des apôtres, des miracles nous sont rapportés
dans les Actes des Apôtres.
Dans la langue populaire d'aujourd'hui, le « miracle » n'a plus rien à voir avec son origine évangélique. Le
mot est revenu à son sens étymologique et désigne seulement un phénomène exceptionnel. Par exemple,
lorsqu'un sportif ou un candidat partait battu et finalement l'emporte, on criera au « miracle ». De même pour le
redressement inattendu de l'économie allemande ou de l'économie japonaise après la guerre. Le miracle est
réduit au scoop : il n'est donc pas étonnant que la Presse en raffole. Mais nous ne sommes pas sur la route du
miracle évangélique. Saint Jean, déjà, avait repéré le piège puisqu'il préférait parler de « signe ».
L'Eglise, cependant, ne refuse pas le terme de « miracle » mais elle a voulu éviter les abus. C'est ainsi
que le cardinal Lambertini, au 18e siècle, a fixé quelques critères qui doivent être simultanément remplis
pour qu'une guérison soit reconnue miraculeuse. Aux sens évangélique et populaire du miracle s'est ainsi
ajouté le sens canonique.
D'où vient le problème ?
Certains des critères retenus par le cardinal Lambertini restent d'actualité notamment que la maladie soit
grave et que la guérison soit soudaine, parfaite et définitive. On pourrait ajouter, dans le même esprit : qu'il
n'y ait ni convalescence, ni séquelles.
Mais un autre critère est aujourd'hui d'usage plus délicat : « Que nulle médication n'ait été donnée ou, s'il est
avéré que des médicaments ont été prescrits, qu'ils n'aient pu avoir d'action utile » (traduction du docteur
Mangiapan, ancien directeur du Bureau médical de Lourdes). Cela rend, par exemple, impossible la
reconnaissance de toute guérison miraculeuse d'un cancer. Car le médecin le plus catholique qui soit,
découvrant que son patient est atteint d'un cancer, commencera par envisager un traitement et l'entreprendra le
plus tôt possible. Même si le traitement paraît inefficace et que la personne guérit en priant Notre-Dame-de-
Lourdes, la guérison ne pourra jamais être retenue. Il sera toujours possible de dire que, finalement, c'est le
traitement qui a agi pour la guérison.
Une autre difficulté vient de la prudence des médecins pour formuler un diagnostic qui se prétendrait
infaillible. Leurs ancêtres, avec moins de moyens d'investigation, étaient plus péremptoires. Le diagnostic à
propos d'une personne guérie est d'ailleurs d'autant plus difficile que la personne est guérie : il n'est donc
plus question de la soumettre à de nouveaux examens, pour vérification.
Depuis neuf ans, je siège au Comité Médical International de Lourdes. Inutile de préciser que je
n'entends rien aux mots savants qui y sont prononcés mais cela ne m'empêche pas de suivre le
raisonnement et de repérer sur quels obstacles il bute : ce sont les deux difficultés que je viens de signaler.
Un autre point de vue
L'impossibilité de conclure dans la plupart des cas doit-elle faire oublier qu'aujourd'hui comme hier,
Lourdes est un lieu de guérisons ? Les critères de Lambertini doivent-ils être appliqués au 21e siècle
comme au 18e ? L'éminent cardinal, devenu pape par la suite, en serait bien surpris.
Ne peut-on pas aborder la question sous un angle qui soit plus respectueux de la personne et de la foi
elle-même ? Quelqu'un est gravement atteint dans sa santé, ne peut plus se mouvoir ou manger, ou même
est atteint d'un cancer : sa vie est devenue plus que pénible. Cette personne vient à Lourdes et retrouve le
bien-être, à un moment donné, qu'elle se rappellera jusqu'à sa mort, tant dans son corps que dans sa tête.
Cette guérison est complète et stable. Elle n'a pas laissé de séquelles derrière elle. De plus, depuis cet
événement, cette personne a grandi dans la foi et s'est mise au service des autres, en particulier des malades.
Cette personne ayant été soignée et le diagnostic étant parfois remis en cause, la guérison ne pourra pas êtrereconnue miraculeuse au sens canonique défini précédemment. Jusqu'ici, il était demandé à cette personne de se taire. Cette situation n'est pas fictive: je l'ai connue à deux reprises dans le diocèse dont j'étais précédemment l'évêque.Si nous prenons en considération la personne, ce qui importe, c'est qu'elle ait retrouvé la santé et que cet événement se soit produit dans un contexte de prière, celle de l'intéressé ou celle de son entourage, comme dans l'Evangile. Je souhaite que dans ce type de cas, la personne soit habilitée à témoigner de la grâce dont elle a bénéficié.
S'agit-il de brader les miracles et de récuser la compétence des médecins ?
Faut-il supprimer le Comité Médical ?
Absolument pas car la reconnaissance du miracle au sens canonique reste toujours une éventualité et que, de toute façon, il faut vérifier que tous les autres critères ont bien été remplis. Il faut barrer la route à la supercherie, consciente ou inconsciente.
En accordant plus d'attention à la personne, le point de vue que je préconise va dans le sens d'une
médecine véritablement humaine : une personne malade ne se résume pas à ses courbes de température et aux
résultats de ses scanners. Il faut soigner la maladie mais l'important, c'est que la personne guérisse et
retrouve goût à la vie.
Pour reconnaître l'authenticité des apparitions de 1858, Mgr Laurence n'a pas procédé autrement. Il n'a
jamais pu vérifier scientifiquement, de façon irréfutable, que quelque chose s'était passé dans la grotte de
Massabielle mais, après quatre ans d'enquête sur la personnalité, sur les dires, sur les faits et gestes de
Bernadette, l'évêque a conclu que son témoignage était fiable. Je souhaite que les évêques dont une
personne de leur diocèse a incontestablement été guérie à Lourdes authentifient leur témoignage, une fois
opérées toutes les vérifications mentionnées plus haut.
Les médecins ne demandent que cela. Ils souhaitent que les évêques prennent leur responsabilité
puisqu'il s'agit d'une question qui touche à la foi. Ils se mettent à leur service pour les garantir contre
l'illusion. Mais ils ne veulent pas que nous leur imposions la charge d'administrer la preuve devant laquelle
tout confrère non-croyant mais honnête devrait s'avouer vaincu. Nous ne sommes plus au 19e siècle : avec
un siècle de décalage, il est temps d'en prendre acte.
+ Jacques Perrier


Seigneur, accorde nous la grâce de voir dans nos vies tous les bienfaits dont tu nous combles chaque jour, même s'il ne s'agit point de miracle au sens stricte.

Loué sois-tu pour toutes ces personnes miraculées,

Loué sois-tu pour la Vie qui jailli en nous,

loué sois-tu pour tes merveilles,

loué sois-tu de nous aider dans nos difficultés, nos errances,

loué sois-tu pour tous ceux qui font le Bien en ton Nom ou sans le savoir.

Nous te confions toutes les personnes qui te supplient de les guérir, entends leurs voix Seigneur.

Particulièrement, cette semaine, nous vous demandons de prier pour les familles d'enfants ou êtres chers  abominablement assassinés, et dont l'actualité hélas ne tari pas. Que ces prières soient sources de Grâces pour elles.

Notre Père
Je vous salue Marie
Gloire au Père

Celles et ceux qui voudraient laisser une intention peuvent le faire en laissant un commentaire ou en m'adressant un simple mail.


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Commentaires
D
Et puis Jésus a dit aussi :<br /> <br /> Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s'en alla. <br /> Matthieu 16:4
S
Mes prières vont à Martine qui va dire aurevoir à sa fille Sophie GRAVAUD aujourd'hui. Qu'elle repose en paix et que justice soit faite pour permettre le deuil de ses proches.
C
Pour le bébé miracle de ma soeur, qu'il grandisse bien, et que la grossesse se passe sans problème !
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